Comment vais-je l'appeler ce personnage des nuits virtuelles qui s'amuse à enterrer des désirs, à les arroser et à observer leur germination. M. De la cueillette ?
Sade De la Cueillette.
Le plus bel âge d'un homme est la cinquantaine. Ils sont peu nombreux à le savoir et restent sur le vieux rêve d'avoir vingt ans. Que c'est niais quand on sait que la chance est de pouvoir avancer !
Sade semble être sur une relation qui date avec cette jolie dame au regard si triste et le résidu de tristesse dans les yeux d'une femme est toujours pesamment significatif. Certains le savent. Peut-être pas ceux à la vue douillette.
La relation de Sade à Elyssa est forte, sûrement, mais aussi étirée dans le temps, mais encore houleuse, soumise aux caprices de cet amant si fantasque, si exigeant qui vous regarde vos mains à la recherche d'une note déplaisante.
Sade est fort d'avoir été beaucoup aimé, de l'être encore. Il n'y a qu'à fixer les yeux de sa génitrice. On ne peut avoir plus d'une femme dans sa vie, ce n'est pas possible. Et celle-là aux yeux sans joie le sait et se tait.
Il y a ces femmes de l'amour qui ne peuvent exister sans l'autre, qui souffrent même ses tribulations parce que l'enjeu est de l'avoir, d'autant qu'à vingt ans, ce fut le grand saut en plein dans le vide ou pas complètement. En tout cas beaucoup dans le vide, périlleux.
Sade est désinvolte et parcimonieux en don de soi. Il a toujours eu et cela va de soi qu'il continue à prendre.
Voilà un couple qui dure mais dont les liens ne sont pas reconduits, qui supporte le temps sans réagir à ses marques, qui reste encore, d'un côté par besoin d'aimer, de l'autre par l'habitude d'y être. Il y a du flou. Et peu importe au final pour Vénus, peu habituée à épier par le trou de la serrure.
Sade bourlingue à la tombée de la nuit, s'émoustille aux premières heures du nouveau jour et titille cette autre douleur d'un autre saut dans le vide. Les premiers pas d'une idylle sont teintés de Beau, de musique douce, d'intelligences devinées, de sensibilité légère et de corps tus mais dans la promesse d'un rebondissement.
Vénus, d'antan et un peu d'aujourd'hui, n'est pas dupe. La musique est toujours belle, gracieuse, enivrante, déchirante. Ses envolées vous vivifient les joues, le cœur. Il y a un air de légèreté mais Vénus a bâti aux portes de la passion un rempart et un observatoire de défense et de raison. Et puis surtout les femmes aiment les hommes mais elles s'aiment beaucoup entre elles et se protègent.
Cette histoire ordinaire de trois cœurs à faire battre, de trois parcours à prolonger, de trois existences à investir et à doter d'espoirs est une tranche de vie des abords de la cinquantaine simple mais essentielle d'envie de souffle et d'avancées, de désirs de femmes et d'hommes.
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