- Comment voler à demain les quelques heures d'aujourd'hui ?
- "Comment suspendre le vol du temps de demain ?"
- Comment calmer la douleur lancinante des petites voix ?
- "S'assurer que cette "petite voix" n'est pas une figure intérieure de notre propre douleur. Et ensuite regarder l'autre dans son être, en soi-même, afin de mieux percevoir le son réel de sa souffrance."
- Sur la douleur mienne, il y a comme une éclosion. Une vraie. Elle est bien là mais comme une strate de vie. Apaisée.
Une promesse.
- "En faisant en sorte que ces voix deviennent grandes, très grandes et qu'elles portent dans l'au-delà des murailles invisibles du temps. "
- "Je suis là."
- Je sais que vous êtes là et vous m'êtes précieux. Pour ce que vous êtes. Et non pas seulement pour ce que vous m'êtes.
- Il y a des moments, malgré une emplitude de vie toujours renouvelée, où faire grandir des voix, en faire des forces porteuses est titanesque.
- "Oui, titanesque mais seulement à cause du mal de crâne..."
- Pourquoi des points de suspension après crâne ?
Vous avez toujours cette propension à voir en l'autre un imposteur.
- " Le crâne, c'est le siège de la réflexion. Avoir mal au crâne, c'est comme si on avait mal à l'idée en quelque sorte. D'où les trois petits points...
La question de l'imposture demeure toutefois très très intéressante et pertinente. Le crâne est-il d'abord le lieu de la réflexion ou bien l'organe physiologique où s'élaborent les concepts abstraits de même que les pulsions charnelles ? Il faut rayer les mentions inutiles, gommer l'imposture qui remet en question la possibilité même de l'idéal. Mais j'arrête là. Trois petits points."
Dialogue avec E.El Bahri, écrivain.
Et puis ...
L'idéal. Un idéal, en effet et puis un temps. Les mots doivent respecter leur signifiance sinon c'est un coup sur la tête du Beau. Les mots, l'air vivifiant et une énergie inexpliquée. J'ai les mots, ils viennent à moi, une ondée de vie qui me fait voir que chaque jour est une éternité. Alors ne jouons pas avec les mots, ils sont par trop nécessaires, respiratoires. Les mots signifient comme l'air anime comme le Beau fait aimer. Et j'ai aimé les mots à travers Lui. Lui qui les rêva très tôt comme seule alternative, comme champ de coquelicots, comme tulipes naissantes et comme fleurs d'amandiers. Il partit tout rempli d'eux et de folies. Lui, le grain du lobe, le rire perlé et la rage d'aimer.
Et puis au milieu de l'obscurité, vinrent d'autres mots et un être complexe ou tout aussi complexe ou différemment complexe. Un être de hurlements, d'excès et de tendresse. Un être d'inconscience et de conscience. Et les mouettes et des échanges muets, des regards en direction de l'océan et de l'ordonnancement et surtout des mots. Beaucoup de mots et une perception fine et étirée. Une sensibilité et une science instinctive des choses. Un être de rire sur le seuil de la vie car pétri d'idéaux. Et puis des mots mais des mots fantasques et difficiles de maïeutique, extorqués quelquefois, forgés d'autres, absents par moments. Une bataille interne semble-t-il ... Un besoin des mots pour cet être heurté, oublié, ballotté, retrouvé, repoussé, repris, arraché, occupé, aimé, appelé, avec un large sourire de dernière minute ... Un enfant auquel les mots échappent les jours de pluie pour devenir volume à l'oreille.
Tes mots te sauvent aujourd'hui au milieu de l'absence, tes mots ont appelé une voix de calme, de paix et de Beau. Mais une voix difficile d'exigences et d'authenticité. Une voix pour qui les mots ont une signifiance religieuse. Alors pèse les mots comme tu sais le faire et ne pas le faire car les mots sont vecteur de vie dans le chaos de sa pondération.
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