vendredi 14 juin 2019

Nous vivrons ensemble ...











Nous vivrons ensemble 

Randou me confie que les membres de sa famille qui serrent les jambes, se mettent loin d’elle, arborent un air faux et précautionneux la mettent hors d’elle. C’est une très belle jeune femme, professeur universitaire, artiste minimaliste, moins de trente ans, qui lutte depuis quelque temps. Elle a la chance d’être entourée de parents informés et pas des moindres.

-       Des ignorants Randou, lui ai-je répondu, sans hésiter.

Comment peut-on encore aujourd’hui croire que le cancer est contagieux ou savoir qu’il ne l’est pas et s’inquiéter pour soi en présence de ceux qui en souffrent et qui luttent pour vaincre ?

Ce qui est intolérable est la bêtise mais aussi, dans le cas de figure, cette tremblote idiote pour soi-même par superstition assurément. 

Je discutais tout récemment avec une personne spécialiste de ces phrases assassines dépourvues de toute sincérité : "Ah ! le pauvre, après toute l’opulence qu’il connut …"

Peu rompue à la chose savante, je lui explique la métaphore de l’épée de Damoclès :

-  La maladie tient à un cheveu sur la tête de tous depuis bien avant les Grecs, lui dis-je. Un cheveu, insistai-je.

Comme une once de conscience pour ensuite retourner vers ses propres démons, le cancer est là bien qu’ Opulence ...

Mais ma parole, qu’est-ce que ces gens ! En colère.

J’ai souvent dit à Randou mais aussi à Fleur mais encore à mon Bougon ronchon d’ami que nous avons en nous la capacité d’agir sur le mal, de jouer sur notre longévité, de vaincre ce qui tente de nous ronger de l’intérieur. Et je le crois, j’ai L’INTIME CONVICTION de ce pouvoir. Nous pouvons faire taire le mal dans l’œuf s’il n’a pas pris d’ampleur. 

Cette intime conviction me vient-elle du fait que je suis en vie ?

Me vient-elle du fait que me sachant, me sentant, ayant une parfaite conscience de ma « vivance » - néologisme du moment – je sais NOTRE pouvoir d’influence sur nous-mêmes ?

Oui nous pouvons agir sur nous-mêmes. Faisons-le.

Je pense souvent à Randou, à Fleur, à mon Bougon ronchon. 

Divine me dit que je m’emplis la tête. 

Mon ami psychothérapeute me rappelle que l’empathie ne doit pas empiéter sur soi. 

Et moi JE SAIS que l’Existence n’a de valeur que dans notre rapport à l’autre. Que dans notre apport perso à ce que représente la vie, à ce qu’est la vie. 

Je n’ai pas une théorie scientifique à développer, j’ai des lectures, des curiosités savantes, un savoir-faire humaniste mais surtout une certitude à toute épreuve : nous sommes puissants. 
Le geste vrai vers l’autre est décisif. L’humanisme, dans tous ses sens, est le remède de tous les maux.


A vous trois, mes très chers amis, à vous tous en peine physique et psychique, le cancer ne vous tuera pas. L'abandon oui. Luttons. Ensemble.




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