Billets d’humeur
I.
Je clame haut et fort ma farouche opposition à l’extrême
droite fût-elle lisse et d’allure bonne. Surtout pour cela en réalité. C‘est
tellement évident. J’aurais honte de cautionner, de comprendre, de tolérer une
pareille supercherie. Comment peut-on à l’orée du XXIème siècle faire le
dessein d’agir sur les plus simples d’entre nous via les religions, via donc
nos angoisses existentielles ? Complotisme et manœuvres de politique
politicienne. Il n’y a pas d’autres mots.
Je clame haut et fort que le spirituel relève de la sphère
rigoureusement privée. Cela devrait être légalisé. Espérer élargir ses bases en
se basant et en se délectant de la sensibilité des uns et des autres est pure
malversation. Le pays a besoin d’intelligence, d’horizons intellectuels, de
détermination, de rigueur, de travail, de rationalisme et non de crédulité, de
superstitions, d’absence d’esprit critique, de peur et d’asservissement. Nos
croyances relèvent de notre espace privé. Nous sommes tous croyants et même que
les incroyants d’entre nous le sont. La liberté de culte est inscrite dans
notre Constitution, nous sommes libres en nous-mêmes de croire en ce qui nous
semble convaincant. Des quadras, des quinquas, des sexagénaires qui ont
évolué, évoluent tous les jours au cursus impressionnants qui se font tancer
par des personnages épais, obtus, à l’esprit étriqué et aux vues fermées.
Allons-nous vivre et mourir en subissant la violence d’une majorité ignorante,
arrêtée et irrationnelle ? Y.Seddik est menacé de mort parce qu’il appelle
à une lecture rationnelle des textes sacrés ! Sommes-nous au Moyen-âge de
la pensée orientale ? Oui assurément. N’empêche que nous, minorité pas si
minoritaire que cela, continuerons à œuvrer pour la liberté de culte, pour la
pluralité des idées, pour l’esprit de tolérance et pour l’exercice de la
rationalité. Non, nous ne mourrons pas sans avoir œuvré pour l’acceptation de
la liberté d’être, de penser, de croire ou de ne pas croire, de choisir son
existence comme on entend la mener.
II.
Il n’y a que cela à faire mes concitoyennes, mes proches et
mes amies. S’inscrire dans le social, l’associatif et le politique. Il y va de
l’avenir de vos enfants, des nôtres, de ceux que nous avons fabriqués à la
magnitude de nos reins et à la force de nos flancs. Je m’adresse aux plus
libres d’entre nous, à vous, fortes, déterminées et fonceuses, qui n’allez pas
laisser l’opportunité ouverte à cette parole de droite, si certaine et si
arrêtée, si aveugle et si peu apte à saisir l’infinie liberté. Une droite
conservatrice de valeurs sans valeurs, de vues obstruées et de cervelles de
pierre. Non à un projet d’uniformisation, non au décapage de toute saillie, non
à cette maladie de la pensée statique et à ses dérives expansionnistes !
Nos descendants ont des droits d’intelligence sur nous et nous avons pour
devoir de nous atteler aux multiples tâches qu’exige l’édification d’une
société moderne, libre et propulseuse. L’intelligence est le seul combat à
promouvoir et à mener, aujourd’hui, ici et maintenant. Ceux-là qui revendiquent
et scandent ordre, discipline et régularité sont les métronomes de la mort et
de l’oubli. Chargeons de sens et d’énergie ces impératifs qui n’ont de valeur
que dans des perspectives de liberté : celles de réfléchir, d’agir, de
combiner et de multiplier les opportunités. La pensée de droite, la voix - voie
- unique, inique est la mort de toute vie.
Notre terre est femme et faite de femmes.
III.
Je suis triste pour l’horoscope du passé, la dernière page
des journaux et des magazines. Nametests lui damne le pion. C’est
diversifié, dynamique, multiple. Et du
coup, il paraît, lui, statique et passé de mode. Alors il y a de tout :
Qui t’aime ? Qui pense à toi ? Qu’as-tu hérité de ta mère ? Que
pensent les autres de toi ? Pauvre vieil horoscope qui est battu à plates
coutures et qui a du mal à se refaire !
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